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AFLOU FLOU

 

AFLOU, FLOU

Les habitants primitifs des monts Béni Rached n’auraient jamais imaginé qu’un jour une partie de leur territoire devra s’appeler désormais AFLOU. Cette plaine paisible gardée jalousement par cette tribu berbère  fut découverte par un berger qui conduisit un troupeau de vaches. Ce dernier,  à la recherche d’un pâturage clément,  foula pour la première fois  cette éblouissante et discrète vallée jalonnée de prairies marécageuses et verdoyantes.

 

 

Les marécages d'antant.

Une description d'un payasage d'AFLOU au début du 19ème siècle

Ses vastes forets de peupliers, de saules, de tamaris, de lauriers et de cultures diverses, irriguées  par des sources ruisselantes à la surface. Grace à la fertilité et l’humidité du sol se développaient rapidement une importante densité de végétation qui évoque une jungle tropicale. Cette réserve naturelle était autrefois peuplée d’une faune ornithologique très intéressante  et variée, était aussi un couloir migratoire majeur pour toutes espèces d’oiseaux exotiques.  Bref, comment est né le nom  AFLOU ? Revenons à notre berger. Ce dernier, ébahi, n’avait jamais rien vu de pareil, conduisit son troupeau vers l’herbe verte à travers la foret et dans l’euphorie de sa découverte et en plein délire demanda à ses vaches de brouter. « Eflou ye bagrat » L’étymologie du nom AFLOU viendrait du mot EFLOU (broutez !) d’origine berbère. Depuis lors, ce nom se répandra à travers les siècles. Diverses tribus ethniques se sont succédé au fil des siècles dans cette vallée et y ont laissé leurs empreintes.  Les premières habitations commencent à avoir le jour seulement au 18ème siècle. On dit que la ville est située dans une partie qui se trouve au cœur d’une vaste dépression synclinale et bâtie  sur les vestiges  d’une végétation pléthorique. En effet, Les arbres séculaires subsistent encore et sont témoins de ce passé. Il fut un temps pas si lointain AFLOU était entouré d’une multitude de jardins potagers  où sont  plantés des  végétaux aromatiques, cèdre, chêne vert, chêne kermès, chèvrefeuilles, cyprès, figuier, genets, grenadiers, oliviers, lierres, lys, myrtes, œillets, lauriers, peupliers, pins d’Alep, pommiers, poiriers, rosiers, sapins, vignes, violettes, jasmin etc.  Les haies  étaient agrémentées de lisière de végétation. Toute cette étendue végétale était aussi  irriguée par des rivières provenant en amont des montagnes enneigées en hiver, réservoirs d’eau en été. Cette eau  saine et limpide n’a pas de semblable en Algérie. Les saisons sont fortement marquées. Les hivers sont particulièrement froids, longs et rigoureux. Les premières neiges apparaissaient sur les sommets puis les pentes se couvraient d’un manteau d’une couche épaisse et brillante.  La saison estivale reste fraiche, brumeuse et courte.                                   

 Le magnifique climat d’AFLOU dont la fraicheur ne se trouve nulle part ailleurs fait l’attrait de beaucoup d’estivants venus majoritairement du sud. Durant toute la saison d’été, on voit un beau soleil et un temps calme et frais au milieu de la journée et la température chute en fin d’après-midi. Parfois une averse de pluie fait exhaler un parfum suave et voluptueux aux senteurs de jasmin. Les précipitations exceptionnelles très fréquentes en été inondent les ruelles  et la ville sombre dans une atmosphère humide. Les orages violents ne font pas exception, provoquant des inondations dévastatrices. Le débordement des oueds en cru cause aussi d’énormes désagréments surtout aux riverains.  L’eau potable d’AFLOU est exceptionnelle et provient des nappes phréatiques et d’anciennes sources. Très riche en minéraux et réputée pour son action bienfaisante, apporte santé à quiconque la boit.

 

 

 

 Les prairies d'AFLOU d'il y a un siècle environ

 Ceci n’est qu’un aperçu de l’histoire pour qui voudrait connaitre AFLOU et sa naissance.  Le vrai problème d’AFLOU est autrement. Dieu nous a gratifiés d’innombrables bienfaits, mais on n’a pas su en profiter : Il nous a donnés un territoire paradisiaque d’une nature diversifiée  qui abritait, il y a quelques décennies,  une faune et une flore exceptionnelles unique en son genre. AFLOU était truffé d’étangs, de marécages et de forets qui donnaient au paysage des airs de jungle. Un véritable labyrinthe de verdure et de végétation luxuriante.

 

 

 

La rivière de oued Medsous en aval de Ras El Ain

L’autre grâce est celle de la lumière du savoir et de la sagesse. Un homme a été exilé chez nous. Celui qui donna naissance à l’Association des Oulémas Musulmans. Celui qui a laissé une kyrielle d’ouvrages de science et de sagesse. Un géant de la littérature et la religion : Cheikh Mohamed Bachir EL IBRAHIMI né en 1889 au douar Ouled Brahim près de Sétif. Ce dernier a acquis ses connaissances au Hedjaz grâce aux savants qui puisaient leur savoir des bibliothèques de Médine. Il a ensuite enseigné à Damas un certain temps pour se consacrer au combat pour la cause nationale. Sans entrer dans les détails de la vie jalonnée de lumière et d’histoire de ce noble personnage, j’essayerai de résumer les raisons qui ont motivé son exil forcé à AFLOU. On dit que le Cheikh fut sollicité plusieurs  fois par le Gouverneur général de l’Algérie pour témoigner de sa loyauté envers la France engagée dans une nouvelle guerre contre l’Allemagne moyennant en contrepartie la promesse de la création d’un poste de Cheikh El Islam   à son intention. Ce qu’il refusa catégoriquement. C’est sur ce refus qu’il fut mis en résidence surveillée à Aflou le 10 avril 1940. Durant tout son séjour (40 mois) à Aflou, personne ne s’est approchée de lui pour s’abreuver de son savoir ou de s’instruire de ses conseils pleins  de sagesse. Au contraire il a été méprisé, délaissé et traité de Badissi, allusion au cheikh Ben Badis, ce grand savant  qui combattait avec acharnement l’obscurantisme et le maraboutisme. Cheikh EL IBRAHIMI savait que ces gens étaient des laquais  et avait parfaitement compris leur comportement  servile à l’égard du pouvoir colonial. Des gens  fanatiques, incultes et ignorants très attachés aux plaisirs mondains et enclins au maraboutisme. Il a laissé une sentence amère à leur égard.

 

Cheikh Bachir El Ibrahimi savant et écrivain algérien

Une autre personnalité : Malek BENNABI, un grand homme, un grand intellectuel et penseur algérien imprégné de la culture arabo musulmane. Il a à son actif plus d’une vingtaine d’ouvrages traitant de civilisation, de culture, d’idéologie, de problèmes de société ainsi que d’autres sujets.Cet homme rappelle au monde musulman combien la culture, la civilisation, la renaissance ne s'héritent pas, elles se conquièrent comme disait Malraux.  Cet homme  a aussi marqué de son empreinte lors de son exil involontaire à AFLOU parce qu’il n’a jamais accepté la colonisation de l’Algérie par la France et le statut d’indigène octroyé aux autochtones algériens.  Malek BENNABI, né en 1905 à Tebessa activait dans le mouvement des Oulémas avec cheikh Abdelhamid Ben Badis. Cet homme tant redouté par l’administration coloniale pour son patriotisme et son esprit éveillé a été muté à AFLOU après avoir travaillé comme agent de bureau au tribunal de Tebessa. Durant son séjour à AFLOU il a été l’hôte du cheikh BENAZZOUZ cadi à la mahakma. Cet homme d’une telle grandeur intellectuelle et ouvert d’esprit  n’a pas été aussi côtoyé par les « indigènes » d’Aflou  pour au moins profiter et s’inspirer de ses idées, de ses vertus et de son savoir talentueux.

 

Malek BENNABI un penseur algérien hors du commun

 A-t-on vraiment gagné ces choses merveilleuses que Dieu nous a comblées ? Non.

Nous avons été ingrats envers nous-mêmes. Nous avons démoli non seulement les symboles de la ville qui existaient il y a quelques décennies, mais nous avons aussi dégradé la nature et l’environnement qui nous permettaient de bien respirer et de bien vivre à notre aise.  Les arbres qui embellissaient jadis les ruelles et les abords d’Aflou ont été systématiquement abattus : Les muriers, ces jolis arbres verdoyants qui ornaient les places et les rues ont été arrachés et les quelques arbres qui restent encore sont dans un état lamentable et risquent de dépérir un jour. Chacun a pu remarquer, et parfois même regretter, la disparition des peupliers, des caroubiers, des tamaris, des saules qui longeaient autrefois le coté de l’oued medsous. Devrions-nous être obligés de les abattre ? Quel gâchis !

Que reste-t-il de nos prairies verdoyantes, de nos marécages et jardins potagers et leurs arbres fruitiers.  Que reste-t-il de ces sources jaillissantes et ces rivières qui coulaient à flot et irriguaient les jardins alentour. Toutes ces prairies et ces terres fertiles ont été envahies par le béton et les constructions sauvages donnant une image hideuse à l’urbanisme.

Cette dégradation de la nature provoquant l’érosion et la sécheresse n’est pas le fruit du hasard, c’est le fruit de l’incompétence et de l’ignorance de certains arrivistes corrompus du pouvoir. Au lieu d’encourager la préservation de l’environnement et d’encourager les ruraux,  cause de nos malheurs, à rester chez eux et travailler leur terre. Ce sont ces responsables incultes et inconscients qui ont laissé ces nomades, obligés de laisser leurs douars pour se réfugier en ville à la recherche d’une vie meilleure. Chaque jour que Dieu fait nous assistons au déferlement de visages nouveaux : des gueux, des va-nu-pieds, des arrivistes, des opportunistes, des oisifs endossés aux murs ou accroupis par terre et d’autres  occupent les trottoirs gênant même le passage.

Aujourd’hui AFLOU a connu une évolution urbaine rapide entrainant un changement radical de l’espace urbain. La végétation disparait et le désert avance dévorant presque toutes vies.

Revenons à la question de la culture et du savoir évoquée plus haut. Avons-nous vraiment profité de ce précieux don que Dieu nous a comblés ? Nos prédécesseurs ont-ils vraiment appris de ces savants quelque chose d’utile à léguer aux générations futures ? Malheureusement non,  Dieu ne guide pas les gens pervers. Le seul héritage que nous ont laissé: le folklorisme, le maraboutisme, l’obscurantisme et j’en passe.

« Quiconque ne connait pas le passé est condamné à le voir se répéter »

« L’histoire, comme une idiote, mécaniquement se répète »  P.MORAND

Vous trouvez tout ce que vous voulez savoir sur notre région : Lisez "PARCOURS D'HISTOIRE, le Djebel Aamour"

Ce modeste livre est à votre entière disposition.

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L. Djelloul  AFLOU 03 

 

      

Commentaires

  • A propos d'Aflou ... Un eleve de Mouloud Mammeri répond

    1 A propos d'Aflou ... Un eleve de Mouloud Mammeri répond Le 29/10/2015

    Ah si le ridicule tuait, beaucoup d'Algeriens mourraient en très peu de temps !!!

    Ton historiette sur le berger est on ne peut plus ridicule et, ceci, sans compter le fait que tu ne donnes aucune preuve de ce que tu avances. Qui était ce berger ? D'ou était-il venu ? etc ... Tout cela, bien sur, tu te gardes bien d'en parler.Ton prétendu berger, tu peux le jeter à la poubelle, tout comme ton fistoriette sans queue, ni tête.

    Je précise aussi que "Eflou" n'est pas un terme berbere qui signifierait soi-disant "Broutez". Par aileurs, si ton berger était berbère, il ne dirait pas "Eflou ya BEGRAT" !!! Pourquoi utiliserait-il le verbe en Tamazight et le terme vache en arabe. En Tamazight, il aurait dit "Ya TIFUNASSIN". Ok; pigé, mon petit !?

    Avant de parler d'Histoire berbère, apprenez d'abord un brin de cette langue berbère, justement ! Après, mentir sera un peu plus simple pour vous !!!

    Le terme "Aflou" est identifié et nous savons parfaitement et pertinement quelle est son origine exacte. Nous connaissons aussi avec exactitude la raison qui a poussé les autochtones Amazigh à appeler ainsi cette contrée. Et la raison en est en
    core parfaitement visible, à ce jour encore. Sous vos yeux !!! Mais vous ne la voyeza pas, incultes et acculturés que vous êtes. Seulement, je ne vais pas la dire. Je vais plutôt l'écrire, c'est mieux. Je vais l'écrire dans un bouquin que je prépare sur l'Histoire de l'Afrique du Nord, contrée par contée. Et ce livre enverra balader tous les petits menteurs amateurs de ton espèce. En attendant que ce livre sorte,continuez à balancer vos sottises à tout-va !!! Et amusez-vous bien. Vos sottises infondées n'influent jamais, ni sur l'Histoire, ni sur les peuples. L'Histoire ne tient pas compte de ceux qui n'en tiennent pas compte et ne la prenent pas au sérieux. On est fatigués de réveiller des idiots qui, à peine réveilés à moitié, se prennent déjà pour des savants. Aayina ma net'helbou fel bhayem! Barakat !!! Et à bon entendeur, salut !
  • un élve de Mammeri

    2 un élve de Mammeri Le 29/10/2015

    Aaaaaah et en plus c'est toi le fameux Laggoun !? Tu fais beaucoup de bruit pour rien, toi. Surtout dans ta région. Le borgne est Roi au pays des aveugles, comme le dit l'adage. Toi, tu mérites vraiment ton nom. Un vrai aggoun, même d'esprit. J'ai été voir Tiout dernièrement et j'ai vu les dégats, alors que tu es tout près du site de Tiout. Ce site n'était pas comme ça quand je l'ai visité à l'époque de Mammeri, il y a plus de 20 ans de cela. Avant d'écrire tes tas de conneries infondées et ridicules (juste pour écrire et te faire du fric immérité), commences d'abord par éduquer les ânes de ta région qui détériorent des sites de grande valeur comme celui de Tiout. Pigé ? Adios, mon enfant.
  • Djelloul 03

    3 Djelloul 03 Le 05/11/2015

    Voila ma réponse. Franchement tu n'honores pas Mouloud Mammeri. J'aurais aimé que tu partages, ton savoir, avec moi par des idées constructives, intelligentes et profitables et je ne vois pas à quoi cela t'avance de me dénigrer.
    Comme disait l'Imam Chaffii (que Dieu l'agrée)
    "Dis ce que tu veux qui insulte mon honneur car mon silence sera la réponse aux mesquins (ton espèce) non pas que je manque de réponse mais parcequ'il ne convient pas aux lions de répondre aux chiens.
  • Hakmi Ahmed Abderrahmane

    4 Hakmi Ahmed Abderrahmane Le 17/09/2017

    Merci beaucoup pour ces informations Je voudrais acheter ce beau livre par curiosité de savoir l'histoire de ma région ... où se le trouver SVP ?
  • laggoun

    5 laggoun Le 15/12/2018

    Livre disponible en librairie (voir LAOUTI)

    laouti)

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